dimanche 23 mars 2014

Another sunday



Plutôt que d'aller voter et d'avoir l'opportunité ô combien enthousiasmante relevant presque de la réalisation de toute une vie de choisir entre la peste et le choléra, moi, je dessine.

vendredi 21 mars 2014

Yennefer & Cirilla


Yen' et Ciri - parce que je ne me lasse pas des personnages du Sorceleur de Sapkowski, mon favori fétiche que je refourgue avec succès à toute personne me demandant un bon bouquin de fantasy.

samedi 8 mars 2014

Où on comprend que je n'aime pas Fleurus.





Aujourd'hui c'est la journée des droits de la femme, et je vois tellement de pubs visant à faire consommer des fringues, des chaussures et du maquillage - parce que si ça semble être ça le droit de la femme aujourd'hui, sois belle et parle pas trop fort - alors, cet article tombe comme une cerise sur le cupcake girly.


Ok ok ok, on aime les livres, on aime travailler à Cultura l'esprit débile, on aime le rayon jeunesse et plus précisément, on ai-me... Fleurus !

Fleurus et son « moi j'ai compris que j'édite pour les petits garçons et pour les petites filles.
Attention, quand je dis ça, comprenez-moi bien.
J'édite
Pour les petits garçons
Et
Pour les petites filles.

Action.

Les petits garçons et les petites filles.
Shame, shame, shame on me, quand on me dit « je suis invitée à un anniversaire et je dois apporter un cadeau pour le nain de la maison/la poupée en jupette, qu'est-ce que vous me conseillez?", je dégaine le livre à toucher Usborne, le livre sonore Gallimard et « c'est un garçon ou une fille ? » la collection petit garçon petite fille. Et précisant « Voilà c'est très fille » ou « c'est très genré ». Mais je le propose. Mettant en avant le graphisme poupée rond et coloré, ou le « les engins, c'est une valeur sûre ».
Parfois j'ai le bonheur de voir mon interlocuteur froncer le nez, en disant « euh oui non » - variante : « mon mari va râler et péter une pile si je ramène ça » (monsieur je ne vous connais pas mais sachez que je vous aime). Mais souvent, on me dit « oooh oui, c'est chouette ! » - la raison numéro une pour laquelle je le propose, me maudissant généralement pour mon manque d'intégrité et ma tendance à aller au plus facile quand je suis fatiguée par les clients.



Mon rêve de maman. Mon rêve de princesse. Mon rêve d'actrice. Mon rêve de top model. 
Je veux dire, par contre, à quel moment une gamine de 14 mois à 3 ans déclare que c'est vraiment top fun de jouer/devenir (à la) secrétaire ? En tous cas du temps où j'étais môme, secrétaire n'était dans aucune wishlist d'avenir de mes copines. Moi je voulais être maîtresse, comme maman. Mais secrétaire ? Faire des photocopies, le café du patron et se faire reluquer les fesses quand on ramasse les dossiers ? On me dira qu'un enfant ne perçoit pas le métier de secrétaire comme ça, mais j'aimerais savoir ce qui peut faire fantasmer dans ce boulot (quand on doit être soi-même la secrétaire, pas quand on doit en avoir une, suivez un peu).
Bon, il y a aussi mon rêve de vétérinaire, d'accord, d'accord. Mais quand même.

C'est bien Ninon ma chérie, je suis
sûre que tes parents sont fiers de toi.


Du côté des ptits mecs, voiture, fusée, bateau, avion. Ce n'est pas si grave (si on excepte les rimes franchement lamentables avec les prénoms, mais bon, la littérature jeunesse reste dans le simple et efficace, puisque ça marche. Pipi caca, ah ah.) Mais bref, ça reste gen-ré. Et je suis fatiguée de devoir répéter aux parents que non, les dragons ce n'est pas pour les garçons et que oui, les petits garçons peuvent surkiffer un documentaire sur les bébés animaux.

Un best seller de mon rayon.
A pleurer j'vous dis !


Bon, on laisse les petits et on s'intéresse à ce que j'ai reçu par pile de 25 pour Noël :  le dico des filles.
(et j'aime autant vous dire que vu le poids du machin, ça m'a un peu gavée de devoir lui trouver une place volante sur le plot fille.)

D'après vous, quiiii va me lire ?

Coucou, je suis un joli livre bling bling rouge framboise avec des paillettes qui brillent, des perles, des pétales de roses et un papillon, je suis pour les fiiiilles !
A noter que les trois mots sur la couverture (à part le titre) sont : « beauté, respect, mode ». Dans cet ordre. On voit le niveau. C'est bien d'essayer d'intercaler le respect entre la beauté et la mode, mais ça pue quand même la superficialité à plein nez, sur base de « je suis superficielle mais respecte-moi comme je suis, nan mais oh ! ». Ouais. Mais non.
Déjà donc, on a un peu envie de criser quand on voit la dégaine du bouquin (qui en plus est une véritable agression visuelle). Mais quand on le lit, c'est pire. Et je ne parle pas de l'aspect nunuche et consumériste qui se dégage presque à chaque page, tant et si bien qu'on a l'impression de lire de la presse féminine.

Je donne la vie sésibo, merci mon Dieu.
On reste dans une lignée de pensée très patriarcale et judéochrétine. Ainsi à propos de l'avortement, il est doctement précisé : « Si la loi permet cet acte, elle ne le rend pour autant pas juste ou moral ».
Quoi quoi quoi. QUOI ! Moral ? Juste ? De quel droit des mots pareils, des concepts partiaux pareils, viennent-ils parasiter une définition ? Qui décide de ce qui est moral ou juste ? Papa, maman, dieu ou Fleurus ?
"On peut comprendre l'utilité de cette loi tout en réprouvant l'avortement parce qu'il porte atteinte à la vie humaine"
Merci Fleurus, on avait compris que les auteurs se tapaient toutes les Manif pour tous, point n'était besoin d'en retartiner une couche. Mais cette loi n'a pas à être morale, puisque la morale en temps que code de conduite à notre époque ne s'appuie en théorie plus sur des concepts de bien et de mal (j'insiste en clignotant : judéo chrétien). Bref, après tout, c'est le propre de la justice d'être polymorphe. Si c'est légal, on peut donc partir du principe que c'est moral, sauf si individuellement, on est contre – ce qu'on peut être, bien sûr. Mais en ce cas, on est prié de ne pas l'insérer dans un dictionnaire. Quand à savoir si c'est juste : On dispose de son propre corps, oui, c'est juste. Nier les droits d'humains capables de choix et qui doivent assumer au détriment de vies futures (disons, loin d'être abouties), ça, ce n'est pas juste. Et ce n'est pas essayer de culpabiliser préventivement qui résoudra ce grave problème, surtout quand à aucun moment on aborde les raisons qui font qu'on peut faire ce choix. Encore une fois, c'est partiel et partial. Si ce qui était juste pouvait être dissocié du contexte et du cas par cas, on ne serait plus en train, au XXIe siècle, de se demander ce qui est juste ou pas. Une fois de plus donc, on garde ses théories scabreuses pour soi.

D'ailleurs, à propos de la religion, les articles concernant Dieu et la foi se cantonnent au christianisme. Moui. En même temps, l'orientation de Fleurus est catho, rien de neuf sous le soleil. On s'en serait douté à voir le ton de l'ouvrage.

Fifilles un jour, fifilles toujours
"En moyenne, vous devez prendre 20 cm et 20 kg pendant toute votre adolescence. C'est ce qui vous donnera des allures et des formes de femme. […] Envolée la petite fille filliforme! Mais rassurez-vous: les garçons a-do-rent ça!!!"
Déjà vas-y que je te norme d'office, mode complexes à la clé ON. Mais bah si les garçons se branlent en pensant à nos seins tout neufs ! Vous je ne sais pas, mais moi ça me rassure !
… Allez mes jolies, ravalez vos complexes, vous pouvez à présent être du bétail à plaire, de la chair à consommer. Quelle importance peut avoir un mal être, du moment que certains y trouvent leur compte ? Et on ne parle pas d'autre chose que de la rondeur de vot' cul (pas trop gros quand même!) ou de vos seins (ça on peut y aller).
D'ailleurs :
" Vous ne pouvez pas vous empêcher d’être une fille, de réagir comme une fille, de vous comporter comme une fille… notamment en présence des garçons."

Carte blanche donc pour glousser, se pavaner, mettre du gloss en pouffant telle une hyène moyenne, bref, en un mot comme en cent, se comporter comme la niaise de base. Avec un guide pareil, il ne faudra pas s'étonner que ce soit le cas si ça arrive, c'est sûr et certain.
Et ensuite, dix ans plus tard, ce sont les mêmes DINDES qui vont venir acheter La femme parfaite est une connasse. Quelque part, on fidélise la clientèle.

L'autre sexe. Mais si, celui qui est long et qui rentre dans les vagins.
"On peut avoir envie de caresses sans forcément vouloir aller plus loin. L’important, c’est de le savoir et de le dire, mais aussi de ne pas laisser le garçon s’embarquer trop loin dans le désir pour dire "stop" au dernier moment. Un garçon ne fonctionne pas comme une fille et il ne comprendra pas forcément que vous passiez des heures à vous laisser cajoler sur un lit si ce n’est pas pour avoir une relation sexuelle." 

Oui, si, on a le droit de dire stop au dernier moment. Inutile d'essayer de faire de la culpabilisation sur base de « quand même, tu l'as chauffé, maintenant, assume ». C'est tellement slutshaming que ça me dégoûte de pousser le cynisme plus loin. Mon mec me faisait remarquer que c'était encore très judéo chrétien comme approche : tu es la femme, le sexe faible et tentateur. Mais alors, assume. Poussant ainsi la fille dans le système de pensée patriarcale : la femme comme soumise et inféodée au désir de l'homme, tout en étant par définition la tentatrice, l'Eve originelle.

D'un autre côté, même si tu te penses homo ma fille, réfléchis bien. Tu ne souffres sans doute pas de ce mal déviant et contre-nature : tu as juste peur de l'homme – bon sang mais c'est bien sûr, pourquoi tous les LBGT n'y ont pas pensé avant.
« "A votre âge, il arrive qu’on vive des relations si intenses avec des amies (surtout sa meilleure amie) que l’on peut se croire homosexuelle. On pense qu’on ne pourra jamais aimer autant que cela un garçon, jamais se comprendre aussi bien qu’entre filles. Ce peut être simplement que les garçons vous font un peu peur parce qu’ils sont trop différents, trop incompréhensibles. Vous avez aussi peut être un peu peur de vous-même, de l’intensité de désirs nouveaux qui surgissent en vous face auxquels vous ne savez pas comment réagir. Alors vous vous sentez plus en sécurité avec des filles parce qu’elles vous ressemblent et que vous pouvez partager avec elles vos sentiments et vos interrogations."

Bref, ne t'inquiète pas, tu es faire pour te faire tringler et pondre des bébés, souffle un coup et laisse Jean Charles te sauter le soir du bal de la promo parce qu'au fond de toi tu sais que tu en meurs d'envie (surtout si tu l'as chauffé avant, sale petite allumeuse!)
De toute façon, dans une précédente édition (2010), il était précisé que le PACS n'était pas comme le mariage, ce dernier ayant comme but de fonder une famille. Et que d'ailleurs, les homos savaient que leur orientation serait difficile pour eux : ils ne pourraient « pas avoir d'enfant avec une personne du même sexe » (biologiquement, certes... mais on va au delà de ça, même en 2010) ni « fonder une famille ».
Attendez... je boucle ma valise... Là ! Moyen Âge, nous voilà !

Fraternité, Égalité et réconciliation (pardon)
"Ne rien faire pour favoriser l’égalité, c’est maintenir les inégalités de naissance. Mais l’imposer coûte que coûte, c’est prendre le risque de ruer tout dynamisme, toute créativité. A quoi bon se donner du mal pour développer ses talents, si l’on n’en tire aucun bénéfice?" 

Je... ah. Oui, bien sûr, suis-je bête. Mais dites-moi, je vois bien que vous avez une façon de présenter la chose très sournoise : vous admettez qu'il faut être pour l'égalité des sexes, pour l'égalité des droits et des chances parce-qu'on-est-en-2014, mais quand même, pas trop ! Certains doivent être plus égaux que d'autres, afin qu'il y ait un peu de fun dans le jeu. Hein, sinon, quel intérêt ? Il vaut mieux ne pas imposer l'égalité coûte que coûte, pour que les nantis (intelligence, argent, pouvoir) ne soient pas dégoûtés de jouer. Ah, mais en fait, vous n'êtes pas pour l'égalité, quoi, c'est bien le concept de méritocratie que je vois planer au dessus de tout ça. C'est bien ce qu'il m'avait semblé comprendre.
Par contre je persiste et signe, ce n'est pas le rôle d'un dictionnaire pour ado de lister des questionnements éthiques, surtout sans approfondir ni même être précis concernant le concept d'égalité. Et surtout quand lesdits questionnements s'avèrent être quelque peu plus complexes que « bon bah les inégalités c'est mal mais l'égalité à tout prix s'pas top ». Merci. Mais encore ? On me dira qu'on ne mâche pas le travail à nos jeunes : on leur donne la problématique, ils réfléchissent. Sauf que moi, ce que je vois, c'est un ordre de pensée : on énonce un fait, puis on le contrebalance (sans argumentation réelle). Restant donc sur la position numéro deux, qui est... ohhh, comme je suis surprise ! Ne pas imposer coûte que coûte l'égalité !

Ton corps est sale, femme.
Les règles sont par exemple sont un sujet tabou ; après avoir mentionné des pays où les preuves de la fécondité de la jeune fille sont accueillies à bras ouvert, on précise pudiquement : « chez nous, on est beaucoup plus discret, souvent on n’en parle pas, et surtout pas à ses frères ou à son père »

Ma foi, on se croirait dans un épisode de Downtown abbey. « Lady Sybil vient de perdre les eaux » annonce le médecin. Grantham père blanchit et esquisse un moment empreint de répulsion et de gêne – nous sommes dans les années 1900. « Docteur, ce n'est pas la peine de préciser ce genre de choses devant Monsieur » glisse élégamment la brune Cora au médecin, qui a eu le culot de parler de ces choses ténébreuses et féminines constituant le fait de donner la vie (et des héritiers, crétin!) devant un homme. Boudiou, mais qu'arrive t-il à ce monde, qu'on se mette à parler de menstrues à des mecs, j'vous jure !
Ou alors c'est parce que je n'ai jamais eu de problème à raconter mes problèmes de cystites et de mycoses à mon père que ça ne me choque pas, je ne sais pas. C'est la nature, braves gens. On ne parle pas du voisin qu'on croise entre deux portes, on parle du père et des frères.

Allo ? Je... de quoi ? Comment ça les femmes font aussi caca ?
Vous vous foutez de moi là, ou bien ?

Concernant d'autres sujets, comme la pilosité par exemple, on reste classique :
"En France, l’usage veut qu’on s’épile. Les gens seraient choqués de vous voir avec des poils sous les aisselles: c’est supposé être très laid. En fait, cela peut donner l’impression qu’une femme ne prend pas soin d’elle ou pire, qu’elle est sale. »

Bon, si vous comptiez changer vos usages (après tout, on y a droit, ce n'est même pas une anti-poil comme moi qui vais dire le contraire), après ce genre de semonce dont on ne sait si elle est du lard ou du cochon, vous en voilà guéri. Même si d'aventure ce n'est pas ce que pensent les auteurs, on retrouve tous les clichés bien concons liés à la non-épilation, ce qui fait que le message de base passe. 

Je passe sur les informations un peu discutables, comme l'hépatite B qui se transmettrait par la salive (wadafuck ? Vous faites vos recherches sur Doctissimo ou bien ?), le mariage avant 18 ans qui émanciperait (non, à ce jour en 2014 on ne se marie pas avant 18 ans, et ce depuis 2006)), ou le cancer du col de l'utérus qui affecterait potentiellement les filles dès la puberté et les premiers rapports sexuels (il faut attendre plusieurs années avant que les cellules cancéreuses se développent, donc du coup : non).

Bref, un bon gros ramassis de nullités sans intérêt, voire nocives. Heureusement, ce bouquin est somme toute assez cher, et j'ai le plaisir d'annoncer qu'il s'est très mal vendu - en tous cas chez moi – à Noël dernier. Il faut dire que je l'avais sciemment mis en face froide , caché derrière les coffrets de cuisine Hello Kitty et les kits d'origami.

Un petit dernier pour la route. Et big kiss à mon pote Éric avec qui c'est toujours un plaisir de s'insurger contre Fleurus&con-sort ainsi que causer féminisme, Mafalda et homosexualité au boulot.

Et voui et voui. 

Assez de trucs qui fâchent. Mon coup de cœur du moment, celui qui m'a fait stopper ma mise en rayon, poser la moitié du cul sur une table et lire les deux volumes entièrement (ce qui ne m'arrive jamais d'habitude tant on a la coutume d'être en retard sur la mise) :
La déclaration des droits des garçons et la déclaration des droits des filles, par Elisabeth Brami, chez Talent haut.
Pour les garçons : « Pouvoir porter une longue tignasse et des perles dans les cheveux. Ne pas être un super héros tout les jours. Avoir le droit de pleurer, de se plaindre, d'être dorloté. D'être infirmier et de jouer à la dînette ».
Pour les filles : « Pouvoir sauter dans les flaques, grimper aux arbres et jouer aux voitures sans être traitée de garçon manqué. Être bonne en maths et mauvaise en français. Avoir les cheveux courts ».
Pour les deux : « aimez qui vous préférez : les garçons, les filles, ou les deux ». 

Evidemment, il ne se vend pas.




Arrêtez de dire à un garçon qui pleure : « ce sont les filles qui pleurnichent ! »
Arrêtez d'utiliser tapette et tafiole comme synonyme péjoratif dépréciatif de l'homosexualité.
Arrêtez d'aller vers le rose et le bleu pour des filles et pour les garçons.
Arrêtez d'acheter du Fleurus.

Merci.

mercredi 5 mars 2014

Do Androids dream of Electric Sheep ?

2013
Je n'ai jamais trouvé un film qui m'ennuie autant que Blade runner. Je veux dire, un film de qualité qui m'ennuie autant que Blade runner. En tous cas, il paraît que c'est un film de qualité.La première fois où je l'ai vu... je ne me rappelle même pas. Ni où, ni quand, ni avec qui. La deuxième fois, je ne m'en suis rappelé qu'en arrivant à la fin du troisième visionnage. "Il est temps de mourir" - visiblement, comme je savais ce que Roy allait dire, c'est que je l'avais vu. Je n'en finis pas d'espérer la fin du film, et de me dire à la fin "tout de même, c'est un bon film. Ok, je me suis faite chier de A à Z, les gus jouent mal, les filles ne savaient pas s'épiler les sourcils, la technologie fait cheap, il est assez abstrait, la colombe à la fin est méga too much, mais c'est un bon film".


"J'ai vu tant de choses que vous, humains, ne pourriez pas croire. De grands navires en feu surgissant de l'épaule d'Orion. J'ai vu des rayons fabuleux, des rayons C briller dans l'ombre de la porte de Tannhäuser. Tous ces moments se perdront dans l'oubli, comme les larmes dans la pluie... Il est temps de mourir."
Ouiii, bon, voilà, rien que pour cette mini-tirade, ça valait la peine de voir le film. Quelque part, je suis bon public.
(et aussi, j'ai une très nette idée de ce que me feront certaines de mes vieilles connaissances fans de SF et d'univers parallèle s'ils tombent sur un point de vue aussi négatif émanant de ma part...)
En écoutant ça.

dimanche 2 mars 2014

La femme parfaite est une connasse, et si vous achetez ce bouquin, vous êtes une conne.


Quand la notion de trop fort reste un point discutable.

/!\ Sur cette entrée en matière franche et amicale : attention, article non rigolo en approche (un peu comme le livre incriminé, en fait)

La femme parfaite est une connasse.

Ce livre, on me le demande, à longueur de journée. Avec diverses variantes savoureuses, bien souvent.
- Vous aurez la femme parfaite... vous savez ? Oui, je sais.
- Bonjour, je cherche la femme parfaite est une pute. Oh, monsieur...
- Bonjour, je cherche la femme parfaite est une salope. Oh, madame...
- Bonjour, je cherche un livre, ça parle de cinquante histoires de femmes, ça recense des clichés sur les femmes aujourd'hui, un livre humoristique, vous sauriez... ? Vous confondez à moitié avec les 50 nuances de mes deux, mais, oui, je sais.
- Bonjour, je cherche... attendez... j'ai pris la couverture en photo avec mon téléphone... ça va être plus simple... attendez, je cherche dans mon sac et... ah... voilà... Connasse dans ce contexte peut être énoncé madame, vous allez acheter un livre de merde, ayez au moins le courage de vos opinions/ actes.
- Bonjour, vous aurez toutes les femmes sont des connasses ? Toi-même, eh, dis !
- Je cherche un livre (oh ? Curieux, en ce lieu !), c'est la femme parfaite avec une insulte derrière. Ta mère la puuuuute – pardon madame, ça m'a échappé.
- Euh, bonjour... je cherche, euh... la femme parfaite... hmm... Ouiii *sourire forcé* je vous montre où il est rangé. Je vous en prie. Au revoir.

Oui, je sais, je sais, je suis une librairie aigrie. Qui conspue Musso, Levy, Meyer & E.L James. Et qui est souvent très critique avec le contenu des têtes de gondole, parce que c'est bien connu, on vend ce qui se vend – je sais que ça a l'air d'un truisme énoncé comme ça, mais en fait, c'est avant tout une réalité malheureuse. On a ce qui se vend, pour le vendre, point.
Il y a de mes collègues qui profitent de nos rares moments de liberté (que nous prenons parfois plus qu'ils ne se présentent à nous en réalité) pour feuilleter ce livre avec délices ; bouquin que, au vu de son succès simplement phénoménal, nous avons mis en TG devant l'accueil (et quand je dis nous, je ne parle pas de moi, qui préfère mettre le Gorafi).
Bref, ce recueil donc, est en évidence devant nos yeux toute la sainte journée. Ce qui n'empêche pas qu'on nous le demande face à face dix fois par jour, me permettant de faire une des choses que je préfère faire, toucher du doigt le livre sans dire un mot, sans bouger d'un poil-ou-d'un-cheveux en me fendant d'un joli sourire poli, genre "regardez comme notre magasin est bien pourvu".
Aussi, après en avoir vendu une centaine en moins d'un mois, ma curiosité quelque peu piquée, j'ai décidé de me pencher là-dessus pour voir ce qu'il contenait. Bla bla bla, écrit par deux sœurs jumelles, une humoriste, l'autre journaliste, il vise à décomplexer la femme imparfaite (toi et moi, sista', quoi), et aiderait certains hommes à combler leur lacune dans la connaissance de cet Autre étrange et tentaculaire, le deuxième sexe. A mon avis, la mère Simone doit être en train de comprendre ce qu'est le mouvement perpétuel tant elle doit être en train de se retourner en boucle dans sa tombe.
Je l'ai feuilleté une seconde (la femme parfaite, pas le deuxième sexe) et ai immédiatement froncé le nez à l'idée de l'acheter, même avec la carte de réduction du magasin. Comme on trouve tout sur internet, je l'ai déniché en pdf, et puis, je l'ai lu.

Ce livre est un condensé de ce que je n'aime pas.
Des clichés, du sexisme, des relents de concepts patriarcaux et judéo-chrétins.
De la bêtise. De l'envie. De la jalousie. De la mesquinerie. Du ras-les-pâquerettes. De la pseudo-morale gerbante. Du vulgaire. Le tout écrit peut-être pas avec les pieds, mais certainement pas avec le cerveau non plus.
- On aime trop que nos copines aient pris 3 kg.
- La mi-molle, c'est mal mais c'est pas de notre fauteuuuuh !
- On mettra de la javel sur le gâteau au chocolat pour ne pas craquer dessus.
- Ne négligez pas la chagasse qui est en vous, elle pourra un jour se révéler très utile. *
- Presque toutes les vendeuses de fringues sont des connasses, surtout quand elles s'habillent mal et qu'elles disent avoir acheté le manteau qu'on s'apprête à prendre.
- On ne convoitera pas l'ex de sa copine.
- On arrêtera de sortir avec des psychopathes parce qu'ils ressemblent à Mathieu Kassovitz.
- On déteste les Beckham et ces couples tellement parfaits.

À moi-même : Qui est Mathieu Kassovitz ?
A moi-même après recherche : Mathieu Kassovitz, euh, ouais ok, c'est un peu le Christophe Galfard du cinéma. Soit dit sans rancune, le Prince des nuages, ça roxx.


*
Un jour je te sauverai la mise, ni toi ni moi
ne savons comment mais ça arrivera. Boobs!

Mais ce n'est pas tout, ce livre soulève également des questionnements tout à fait fon-da-men-taux.
- Comment se prendre en photo pour ressembler à une bombe sans double menton. Et quelle photo choisir pour son facebook ? (sujet primordial s'il en est)
- Que disent vos chaussures de vous. Fille normale, salope, pute, ou lady Gaga, ah ah ah ? (bravo ma grande, t'as bien intégré le concept de slut shaming)
- Comment savoir si un homme est trop jeune pour vous ? (ou gay ?)
- Faut-il coucher le premier soir ?
- Un des mystères de l'univers : comment font les femmes parfaites pour avoir un vernis toujours impeccable ? (on ne doit pas avoir la même définition d'univers)

Et des maximes très pertinentes du type
« Une hypocondriaque sommeille en chacune de nous »
« Les filles qui sont à l'aise avec des talons mesurent moins d'1,60m »
« On peut s'opposer à ce qu'une fille drague un garçon si on l'a vu en premier »
« Attention attention attention, ne pas confondre le mec radin et le mec fauché »
« Ce n'est pas tromper si c'est en vacances ou si le mec a un prénom qui se finit par un o, comme Pablo ou Roberto »
« On arrêtera de manger de la neige... jaune ».

Bon, en écrivant cette dernière phrase, je pense que ce n'est pas la peine d'aller plus loin, si d'aventure vous n'aviez pas lu ce livre édifiant, vous devez à présent avoir une petite idée de la chose. Et tout le reste est du même acabit : aussi con qu'une valise sans poignée.

D'un autre côté, vu le museau des auteurs...
A quoi est-ce qu'on aurait bien pu s'attendre ?

J'ai tout compris à la vie t'as vu.
Des remarques sensées, éclatantes et passionnantes donc, qui prennent une demi-page, encadrées et écrites en gras, avec des ptits zigouigouis dans les coins, genre attention, on a trouvé la révélation du siècle. Autant dire qu'à ce train, des livres, même moi je pense pourvoir en pondre pas mal. Cela dit, comme je n'ai plus douze ou quatorze ans depuis longtemps, je ne suis pas sûre de pouvoir trouver assez d'aphorismes ridicules pour remplir ne serait-ce qu'une page, et certainement pas avec le brio de nos sacrées frangines. Encore que, je suppose qu'il me suffirait d'observer mes contemporains pendant une heure, lister le vent qui semble leur passer par la tête, et le tour serait joué. C'est sûr que si on récolte une migraine en ce faisant, ça ne sera pas à cause de l'excès d'intellectuel mobilisé par l'opération.

Non mais sérieusement, à part dans les films hollywoodiens de merde,
il y a vraiment des gens assez cons pour faire ce genre de choses ?


La médiocrité comme règle et le syndrome de « je te décomplexe ma poule, surtout change pas ».
La femme normale, en opposition à la femme parfaite, est décrite comme étant comme vous et moi (le souci étant peut-être, pour ma part, que je ne me retrouve pas dans cette femme qui est dépeinte). Elle est normale dans le mauvais sens du terme : superficielle, nouillasse, obsédée de l'apparence, un peu de la thune, du qu'en dira t-on et de la fringue. Elle est jalouse, mesquine, envieuse, se complaît dans la médiocrité et est passionnée par les people. Et les auteurs lui expliquent : mais oui ! On est toutes comme ça. La femme est comme ça. Assume et sois fière ! Be you ! Celles qui sont/prétendent être le contraire sont des con-nas-ses, ces femmes parfaites les truies. On se décomplexe donc en listant tous ces traits de personnalités honteux et pas jolis jolis, et en disant que c'est nor-mal. Et donc, admissible – c'est là que ça coince, pour moi. Bref, on va donc rire en se reconnaissant – parce qu'être une dinde est visiblement fendard – et acheter le livre pour ses copines, sa voisine, sa cousine ou sa maman, parce que « c'est trop çaaaa ».
Pardon, mais le problème, c'est que petit a, on n'est pas toutes comme ça, petit bé, on ne veut pas forcément admettre ce modèle comme souhaitable, petit cé, un peu marre du culte de la médiocrité décomplexée, petit dé, pas sûr que les mentalités changent un jour si des femmes se font les portes-parole de leur propre connerie revendiquée et exaltée.
« Mais franchement, on est comme ça » s'offusque à demi ma collègue « moi quand je lis ça, je me retrouve à toutes les pages, ça m'a trop fait rire ! »
Je ne vois pas quoi répondre. Alors je me tais, et je poste, rageuse, sur facebook, des liens d'articles assassins,. Et le débat finit par éclater, de toute façon, car tout le monde ne met pas comme moi de l'eau dans son vin, d'ailleurs même moi si on me pousse assez, je finis à l'alcool à 90°. Rendant froide l'ambiance des jours suivants au taff avec certaines de mes collègues, j'aime autant le préciser. Moralité : évitez vos collègues sur les réseaux sociaux quand vous avez des opinions qui finissent par critiquer de façon acerbe 90% de l'humanité ; je vous le conseille. Je le savais, que j'avais facilement un tempérament de connasse élitiste méprisante, mais au final, quitte à revendiquer quelque chose, je préfère que ce soit le mépris plutôt que la stupidité. Position dont ma gentillesse (et – ou faiblesse) naturelle se satisfait bien mal.

... Non.


De l'humour comme façon de faire passer tout et n'importe quoi.
Et autant le dire : surtout n'importe quoi. Pourtant, on le sait aujourd'hui, utiliser l'argument de l'humour – en l'occurrence du manque d'humour – pour discréditer le point de vue de son interlocuteur est un sophisme. Tout comme l'humour ne vous rend pas pertinent, ni ne dédramatise votre discours.
Le souci demeure donc, à mes yeux, que ce bouquin fait passer les femmes pour des connes. Pas pour des connasses, non, pour de simples et pures crétines. Le genre de nanas qu'on ne peut que mépriser quand on a un minimum de cervelle, d'intégrité et d'espoir que l'humanité évolue un peu à moyen terme. Je ne le prends pas du tout pour moi en tant que femme, puisque je ne me retrouve ni dans la femme lambda, ni dans la connasse. Je le prends en tant qu'être humain qui toise ses congénères et qui secoue la tête d'un air désabusé et affligé.
Alors, oui, très certainement, selon les critères actuels, je ne suis pas drôle, je n'ai pas le sens de l'humour, je ne comprends pas le second degré...
Bon, alors en fait, si. Seulement, je suis aussi capable de voir tout ce qui se cache derrière cet humour : un sexisme inconscient, d'autant pire qu'il émane de femmes, car on ne peut même pas leur reprocher de desservir sciemment la cause féminine. Entendons-nous bien, je ne fais pas de chacun de mes actes une bataille pour la cause du féminisme et loin s'en faut, mais là, c'est sexiste ET débilitant, et c'est un best-seller (donc impact considérable, et de plus les clichés sont légitimés parce que vaguement « discrédités » par l'humour (mais alors, si c'est de l'humour, pourquoi tant de femmes gloussent « c'est trop çaaa »?)). Ce qui montre que la bêtise des gens est une constante sur laquelle on peut tabler – quoi de neuf sous le soleil, ai-je envie de rajouter.

Mais rassurez-vous, on peut trouver dans ce livre des bons de dispense pour un rapport sexuel avec son mec, ou des veto à donner à ses copines pour ne pas qu'elles draguent un mec sur lequel vous avez flashé.
Maturité, badum tssss.


Le sexisme et le cliché
On prend l'image de la femme véhiculée par la pub, la ménagère de moins de cinquante ans, la rédactrice du magasine people de base, on secoue un bon coup, et on laisse décanter. Ce livre véhicule une image on ne peut plus traditionnelle de la femme, qui essaie de s'affranchir mais qui garde quand même son petit côté fifille, le genre marinière, rouge à lèvre corail, Voici sous le bras et assertion revendiquée haut et fort et faisant une jolie pirouette sur ses (fake) louboutins : « je suis une femme, je suis donc chieuse et incohérente, hi hi hi, c'est dans ma NATURE ».
[qui me connaît assez m'imagine aisément à ce moment précis en train de défoncer un mur à coup de new rocks en poussant des grognements gutturaux, tant le concept de nature/culture reste sujet à discussion.]

Voilà, typiquement le genre d'attitude que j'aime chez mes con-soeurs
(et je ne parle pas de l’avantageuse paire de seins)

Pourtant, je fais partie des gens qui peuvent rire avec plaisir de saillies sexistes en tout genre : comme dirait Desproges (avant qu'on ne l’interprète mal, comme souvent) : on peut rire de tout, mais pas avec tout le monde. Ce n'est pas qu'il y a des gens pour qui certains sujets sont tabous et qui sont des culs serrés qui n'ont pas d'humour, non. C'est plutôt qu'il y a des personnes X qui disent des choses dont on rirait avec certains Y, mais pas avec ces dites personnes X, parce qu'elles ne plaisantent qu'à moitié, voire, pas du tout. Je peux rire quand c'est mon mec qui balance un cliché sexiste, parce que je sais qu'il n'y a pas moins macho. Je ne peux pas rire de clichés avec des nanas qui visiblement les ont intégrés et qui les trouvent drôles, anodins, pas si graves (qu'on ne me reproche pas de leur prêter ce point de vue alors qu'elles « plaisanteraient juste », on n'écrit pas un bouquin comme ça si on a conscience des travers du monde dans lequel on vit ; de toute façon j'ai vu leurs interviews, ça n'a fait que me conforter dans mon point de vue). Je ne nie pas l'existence de la pertinence de ces clichés, mais je trouve ça lamentable plutôt qu'amusant, parce que ça perpétue une mentalité qui me révulse. La femme idiote, la femme superficielle, la femme tête de linotte, inconstante, non-intègre, satisfaite de ses défauts. L'inférieure. Une femme comme ça, oui, je la trouve inférieure.
Rééquilibrons les choses, les hommes ne sont pas mieux présentés – et toujours sous l’appellation « les hommes » (car c'est bien connu, 3 milliards d'êtres humains = une psychologie type. On ne va pas se fouler non plus, hein !) On nous parle donc du radin, de l'attardé ado mode jeux vidéos, de l'obsédé qui quand même bande-mou en tripant sur les cagolles* du footeux et du bricoleur. Bref, du mec, quoi. A l'attention de ces messieurs, des conseils très pertinents à base de «Pour notre anniversaire, ne nous offrez pas de sex toys, d'abonnement à World of Warcraft ni de déshabillé sexy ». Autant dire qu'à ce moment de ma lecture, j'ai pensé très fort à ne PAS faire lire ce passage à mon mec. Ma trollesse drood me manque (et je ne ferai pas de réflexion sur l'intérêt des sex toys). Bref.

*sic. Quitte à écrire de la merde, bordel de diantre, écrivez-la correctement !

Il y a ceux qui ont arrêté de croire aux contes de fées à sept ans
Et puis il y a le lectorat de la Femme parfaite est une connasse, qui
vient d'avoir une révélation : le prince charmant n'existe pas. Wooh. 


Et la littérature dans tout ça ?
Je crois que ce n'est même pas vraiment la peine d'aborder le sujet. C'est un livre écrit avec des mots, point. Et ce n'est pas citer Sartre en guise de préface qui va y changer quoi que ce soit – mais bien essayé.
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Je suis contente, juste une fois, d'avoir pu dire tout le mal que je pensais de ce livre, devant un homme et sa femme venus acheter autre chose et lorgnant sur ce livre, placé à dessein sous leurs yeux :
« C'est bizarre ça comme titre. Vous l'avez lu ?
- Oulah. Oui.
- Ah... et vous en avez pensé quoi ?
- Alors puisque vous m'en parlez... »
Est-il nécessaire de préciser qu'ils sont repartis sans ? Après m'avoir hautement approuvée. Gniah.

Mais on a tous différents points de vue (et je laisse les couleurs originales, tant de créativité me laissant dubitative...)
"A l’arrivée, on a un livre vivant  et vibrant, un objet drôle qu’on voudrait passer à sa voisine sitôt l’avoir refermé mais qu’on peine à céder finalement parce qu’on y revient toujours. Comme quelque chose d’indispensable , une sorte de vade mecum contemporain qu’on casera à tout prix dans le plus petit des sacs à main (au risque d’en faire péter les coutures) entre le smartphone, la CB et le rouge à lèvres."

Et si on prenait encore plus le lectorat pour des cons en bricolant
une édition collector toute pourrie ? Oh ouais allez, soyons fous !

Voui. Feeeeemmes, je vous aiiiime...
Ou pas.

samedi 1 mars 2014

At work - his girlfriend



"Non, ce livre n'est plus édité, je regrette. Mais par contre, vous êtes vraiment très, très belle."

Edit : Mais non, je ne le lui ai pas dit. Je l'ai juste pensé très fort.